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CDP PRB : Riou fin prêt pour son troisième départ

par Quentin Mayerat

 

 

 

6 novembre 2012

Riou fin prêt pour son troisième départ

 

A retenir dans ce communiqué :

– Vincent Riou et PRB ont tenu ce matin une conférence de presse d’avant départ

– Le skipper de PRB se dit « content de faire partie de ceux qui ont le potentiel »

– Pour lui, « le projet n’a jamais été aussi abouti »

– Le tour du monde en 80 jours possible pour Vincent Riou

 

Il est l’un des skippers qui a le plus marqué le Vendée Globe. Vainqueur en 2004-2005, sauveur de Jean Le Cam en 2008-2009, Vincent Riou s’apprête samedi prochain à prendre son troisième départ pour le tour du monde en solitaire et sans escale.

« Lorsque l’on s’engage pour un troisième Vendée Globe, la période d’avant course est plus simple à gérer » reconnait le marin sans fausse modestie devant le parterre de journalistes réunis pour la traditionnelle conférence de presse d’avant départ. Car Vincent pouvait difficilement rêver d’une meilleure préparation. « Il y a quatre ans, j’étais le dernier à me qualifier suite à une rencontre avec un mammifère marin sur la Transat Anglaise (en juin 2008, ndr) » rappelle-t-il alors qu’il est aujourd’hui à la barre d’un des bateaux les mieux préparés de toute la flotte. Surprenant de sérénité, il commence à passer en mode « marin » à quatre jours du départ même s’il avoue que son « cerveau basculera 100% en mode mer samedi, après le départ quand plus aucun bateau accompagnateur ne sera à proximité de son PRB ». Mais déjà, il lorgne sur les fichiers météo avec de plus en plus de curiosité. Même s’il est trop tôt pour avoir des certitudes, il estime que la météo pour les premiers jours de course est plutôt sécurisante. Le flux de Nord Ouest devrait en effet permettre à toute la flotte de sortir du Golfe de Gascogne sans trop d’encombres et la première semaine de course s’annonce « tonique » puisque seule la vitesse des bateaux fera la différence. Pour la suite, il y a surtout des interrogations et beaucoup se demandent si la barre des 80 jours, approchée par Desjoyeaux en 2009 (84 jours 3 heures 9 minutes), tombera dès cette année. « Les bateaux qui sont là n’ont aucun souci à faire le tour du monde en moins de 80 jours » assure Vincent avant de rappeler que, pour battre Phileas Fogg, il faudra que tous les feux soient au vert. La météo devra donc y mettre du sien au même titre que les icebergs. Qu’un seul d’entre eux contraigne les organisateurs à rallonger le parcours et la chasse au record sera à oublier. Mais pour le marin de Loctudy, la priorité n’est pas là de toute façon.

L’objectif est bien la victoire et non le record. Pour l’heure, Vincent est toujours dans la frénésie de ses derniers jours de terrien. Entre les demandes des journalistes et celles des partenaires, il trouve un peu de temps pour ses proches ou pour faire de nouvelles rencontres. Hier, il a ainsi accueilli Jonathan Lobert, médaillé de bronze aux Jeux de Londres en Finn et n’a pas caché son « admiration » pour les gens de l’olympisme. Un moment d’échange généreux à l’image de l’état d’esprit dans lequel se trouve Vincent à moins de quatre jours du départ.

 

Interview de Vincent Riou :

« On a vraiment fait du très bon entraînement avec un petit groupe de bateaux. On connait donc tous les atouts des marins et des bateaux. Il y a peu de choses cachées. Il est toujours possible d’embarquer une ou deux voiles « secrètes » mais il est risqué de partir avec une voile qui n’a pas été testée et étalonnée. Nous avons réussi à nous entraîner beaucoup cette année et faire autant de séquences était déjà un défi en soit. Je suis content, car je fais partie de ceux qui ont le potentiel pour jouer. Il y a quatre ans, j’étais le dernier qualifié suite à la collision avec un mammifère marin sur la Transat Anglaise. On ne s’est jamais vraiment sorti de cette avarie alors que, cette année, le projet n’a jamais été aussi abouti.

Pour Samedi, on doit avoir du vent d’Ouest à Nord Ouest qui nous permettra de partir sur la route directe vers le Cap Finisterre. On va partir proche du passage d’un front et à priori par derrière ce qui veut dire que l’on arrivera à partir tribord amure, bien rangés. Si on part un peu devant, il y aura peut-être un contre bord à tirer vers l’ouest. Il y aura peut-être une houle résiduelle mais pas de conditions dantesques pour le jour du départ. On devrait avoir un autre front à passer au Cap Finisterre mais là, c’est un peu plus loin. On peut dire aujourd’hui que jusqu’à Madère, on aura peut-être un front à gérer mais pas plus. Pour le rythme, c’est un peu la grande inconnue de ce départ. Il va falloir savoir si on peut tenir 80 jours au taquet. Il y a pas mal de chances que la première semaine de course soit assez tonique. Il n’y a pas de raison apparente que la flotte se disperse. »

 

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