10 jours de folie à La Hague ont offert à Swiss Sailing Team l’un des plus beaux succès de son histoire en championnat du monde. Les Pays-Bas ont accueilli l’intégralité des classes olympiques à moins d’un an des JO. Les athlètes de SST ont largement rempli leurs objectifs, car ils sont non seulement parvenus à obtenir le quota national pour les JO de Paris au profit de quatre classes, mais reviennent aussi avec deux médailles d’argent.
Des marins aux anges, une équipe nationale tout entière qui revient de son déplacement avec un grand sourire. Maud Jayet, en ILCA 6 (Laser Radial) a confirmé à nouveau qu’elle était en forme olympique avec un nouveau titre de vice-championne du monde après celui remporté l’an passé. À la différence de la dernière fois, elle a vu l’or lui glisser sous le nez durant le Medal Race qu’elle abordait pourtant avec le dossard jaune, synonyme d’une première place provisoire. Déception immense pour la Vaudoise, mais succès tout de même monumental. Alors que cette dernière maîtrisait sa dernière course, en troisième position de la flotte à l’entame d’un bord de portant, elle s’est vu infliger une pénalité pour “rocking” (pomper). Un jugement difficile à accepter, car empreint d’un zeste de subjectivité, mais conforme aux règles de notre sport. L’exploit demeure et Maud Jayet sera sur la liste des favorites pour Paris.
En 49er, Sébastien Schneiter et son nouvel équipier Arno de Planta, ont eux aussi confirmé leur excellente progression. Alors que Sébastien Schneiter vogue vers sa 3e olympiade, il semble arriver à maturité dans sa classe tout en menant une campagne très dense en SailGP. Très constante durant toute la durée des épreuves, la paire est parvenu à se hisser à la seconde place du podium lors de la Medal Race. Une excellente surprise pour ces derniers après leur médaille de bronze obtenue le mois dernier lors du test event de Marseille.
En bonne voie pour les JO
Du côté du management de l’équipe nationale, les indicateurs sont au vert. Christian Scherrer, CEO du team, se dit très satisfait : « Nous sommes heureux, car nous avons su montrer de quoi nous sommes capables. On vit le moment, on célèbre et on retourne surtout très vite au travail », déclare-t-il. S’il est quasiment acquis que Maud Jayet et Schneiter/de Planta obtiendront leur ticket olympique, les autres athlètes de SST devront encore cravacher pour obtenir leur laissez-passer. Elia Colomob, en iQ Foil, est parvenu à obtenir une place de quota national pour la Suisse. Mais avec un 21e rang au général, il devra encore progresser pour obtenir avec certitude la validation de Swiss Olympic. Même chose pour Yves Mermod et Maja Siegenthaler en 470. Avec une 12e place, ils qualifient la Suisse, mais devront, tout comme Elia Colombo, réaliser un top 10 des nations lors de leur prochain championnat du monde début 2024. Au total, la Suisse a engrangé quatre quotas nationaux, ce qui est déjà une excellente nouvelle à une année des Jeux.
Du côté des autres classe, le barre est encore un peu haute, bien que l’on note de belles progressions, notamment en kitefoil. « Bruce Kessler, Elena Lengwiler et le jeune Gian Andrea Stragiotti progressent très vite au sein de leur flotte. Je pense qu’avec beaucoup de travail, nous pourrons pousser cette nouvelle discipline en vue des prochains Jeux et surtout des suivants », explique Christian Scherrer.
Gautier Verhulst en ILCA 7 (Laser) termine 75e. Axel Grandjean/Noémie Fehlmann (49e) et Andrea Aschieri/Anja Camusso (45e) en Nacra 17 restent encore un peu novices à ce niveau bien qu’extrêmement talentueux chez les juniors. À suivre également, les performances de Daniel Amiguet et Philippe Echivard en paralympique qui terminent 9e. Chacun suit sa courbe de progression et les rêves olympiques des Suisses pourraient bien se réaliser, à Paris ou à Los Angeles en 2028.