Texte : Vincent Gillioz
Le duo Schneiter/de Planta termine les JO en 49er à la 8e place. Si les deux régatiers sont déçus de ne pas avoir atteint leurs objectifs, ils restent très satisfaits de leur campagne et se sont battus jusqu’au bout. Les autres régatiers suisses en lice conservent de réelles chances de médailles en ce début de semaine.
De l’avis de tous les concurrents, les épreuves de 49er de ces JO de Paris ont été particulièrement difficiles. Le total des points témoigne de la complexité du plan d’eau, puisque le vainqueur affiche au tableau final 70 points, alors que Dylan Fletcher et Suart Bithell l’emportaient avec 58 points à Tokyo et Sime Fantela et Igor Marenic ont dominé les jeux de Rio avec seulement 43 points. Des résultats qui démontrent que personne n’a été épargné par des mauvaises courses. Les Espagnols, vainqueurs au final, ont terminé deux manches 15es et 16es. Les Néo-zélandais, second au général, ont fait une 18e et 15e place et les Américains qui remportent le bronze une 17e et 12e place… Il s’agissait donc pour cette édition de minimiser les erreurs.
Déroulement en dents de scie
Le 49er suisse a commencé ses Jeux en fanfare, avec une remarquable seconde place lors de la première course. Il a enchaîné avec une 9e, puis une 11e place, moins chatoyante, mais toujours dans la cible. Le lendemain, dans des airs toujours assez légers, l’équipage a terminé 17e, 3e, puis 19e, capable du meilleur comme du pire. « Nous faisons trop de petites erreurs qui coûtent très cher » déclarait Sébastien Schneiter au terme de sa journée. Et de poursuivre : « Nous sommes toujours dans le coup, restons concentrés et abordons chaque régate l’une après l’autre. »
Le troisième jour, la flotte a enfin pu bénéficier de conditions plus musclées, avec des airs entre 10 et parfois 20 nœuds. Sébastien et Arno, plus à l’aise dans le vent soutenu, ont remporté la première régate et poursuivi avec une très belle 5e place, puis une 15e…
Rien n’était joué pour la dernière journée avec la flotte au complet. Sébastien et Arno ont d’ailleurs fait vivre des minutes de suspens d’une rare intensité à leurs supporters. Ils ont d’abord terminé 6es et 4es des deux premières courses, remontant jusqu’à la cinquième place du classement général.
Tout s’est malheureusement effondré à la course 12, au passage de la bouée au vent. Ils touchent la marque avec le stick, font leur pénalité (360°), gênent un concurrent dans la manœuvre et écopent d’une deuxième pénalité. « Les Espagnols sont un peu venus nous chercher sur ce coup, mais c’est le jeu » a précisé Sébastien Schneiter évidemment déçu. Repartis en queue de flotte, les Suisses n’ont jamais réussi à remonter ont terminé 19e, réduisant leur espoir de médaille à une infime probabilité. Au terme des douze courses, leur huitième place leur a toutefois permis de disputer la Medal Race réservée aux dix premiers, et dont les points comptent double.
À moins d’un miracle
Jeudi 1er août, le comité a lancé deux fois la Medal Race, chaque fois annulée à la bouée sous le vent, faute de conditions adaptées. À 17 h 30, les organisateurs ont annoncé que la course était reportée au vendredi 2 août. La probabilité de terminer sur le podium était faible, mais réelle. Il fallait gagner ou terminer 2e et compter sur un échec des leaders. Le tableau improbable ne s’est pas présenté et le verdict est finalement tombé en début d’après-midi : 6es de la Medal Race et 8es des JO 2024, soit un diplôme olympique. Maigre compensation à une médaille.
« Il y avait une petite chance que ça passe et nous nous sommes battus jusqu’à la fin, a déclaré Arno en zone mixte sur la plage du Prado. On n’a jamais désespéré, on est resté dans le jeu. » Sébastien a complété : « Nous ne sommes pas contents du résultat de ces jeux, mais fiers de notre campagne. Si on regarde ce que l’on a fait ces deux dernières années, c’est remarquable. Ça s’est joué à rien. On reste satisfaits de ce que l’on a fait, et on y a toujours cru. Maintenant, on va passer à autre chose, ça ne sert à rien de porter des regrets toute sa vie. »
De réelles chances de médaille
Reste en lice pour ces JO, Maud Jayet qui est ce lundi matin 3e au général et possède de réelles chances pour la Medal Race de qui se disputera mardi après-midi. Yves Mermod et Maja Siegenthaler en 470, ont commencé leurs JO vendredi. Ils prennent un BFD lors du premier départ, mais ont remporté la seconde régate. Après six manches, ils pointent à la 10e place et auront encore largement de quoi grapiller des positions d’ici à la Medal Race de mercredi.
Elia Colombo, qui s’est qualifié après un protet pour les finals series en IQFoil a disputé sa dernière régate samedi et se classe à une belle 7e place pour sa première olympiade. Dernière entrée en lice, la kiteuse Elena Lengwiler, a surpris son monde en remportant la troisième manche. Elle pointe ce lundi matin à la troisième place provisoire et pourrait bien créer la surprise alors qu’elle avait largement dominé la Last Chance Regatta qualificative pour les Jeux. Réponse ce jeudi lors de l’ultime régate pour la Suisse de ces JO 2024.